Il est le symbole phare qui représente à lui seul la profession des sapeurs-pompiers : le casque F1. Quelle est son histoire ? Comment a-t-il évolué ? Rescue18 l’explique.
Un peu d’histoire…
Le casque du sapeur-pompier symbolise à lui seul la profession, on le retrouve d’ailleurs sur de nombreux écussons et logos de différents corps. Bien que cela ne soit inscrit dans aucun document officiel, par tradition un pompier ne peut ni manger ni fumer en portant son casque. Il ne doit pas non plus le poser à l’envers (hormis lors des phases de récupération au cours d’une intervention pour feu) ou sur un lit, par respect aux Morts au feu, tout comme sa tenue de feu, d’ailleurs.
1765
Les gardes-pompes sont équipés d’un casque similaire à ceux des Dragons. Possédant une plaque frontale en cuivre, les armes du roi et les symboles de la lutte contre l’incendie y figurent. En 1885, un nouveau modèle de casque, ancêtre du casque Adrian, remplace le modèle hérité du Second Empire. Il est issu des casques d’essais de l’armée française, mais comporte quelques modifications.
1895
Survient l’incendie de la Société générale des fournitures militaires qui vend les casques au Régiment de sapeurs-pompiers de Paris. Cet événement impose donc un changement de fournisseur ; la société Franck et Fils® reprend le marché, et l’année 1908 voit l’arrivée d’un nouveau modèle de casque assemblé par plusieurs systèmes de verrous autobloquants ne comportant aucune vis d’assemblage. Dès 1933, le casque inox – faussement appelé « casque Adrian » – est mis en service et le restera jusqu’au milieu des années 1980 pour la BSPP. Il avait l’inconvénient de conduire la chaleur et l’électricité et ne protégeait pas les oreilles qui servaient de détecteurs thermiques… d’où l’expression : « ça chauffe les étiquettes« .
Casque de tradition :
Casque inox modèle 1933 utilisé par tous les corps de sapeurs-pompiers en France jusqu’au début des années 1990. Il est remplacé progressivement par le casque F1. Depuis son remplacement par le casque Gallet®, il a été conservé comme coiffe pour les cérémonies et défilés. Le « 33 » comme il était appelé à l’origine est également surnommé « chapeau de cow-boy », « chapeau en peau de locomotive » ou « casque au bol ».
Réflexion et naissance
À la fin des années 1970, la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris, désireuse de remplacer ses casques « Adrian » en acier qui n’apportent plus une protection suffisante, lance un appel d’offres auprès des fabricants pour financer l’étude d’un nouveau casque. C’est la société CGF Gallet (devenue par la suite MSA Gallet et actuellement MSA The Safety Company) qui s’en charge. Après six ans d’études en collaboration avec la BSPP, et 10 % de son chiffre d’affaires investi, on voit arriver en 1985 ce casque au profil révolutionnaire qui équipe, depuis, de nombreux pompiers dans le monde.
En 1984, lors de la présentation du dernier modèle de casque au Général Coupez, alors commandant de la BSPP, celui-ci semble satisfait du résultat. Cependant, l’absence de chrome le gêne. Dans l’esprit de celui qui commande la prestigieuse unité militaire, les sapeurs-pompiers doivent être entre tradition et modernité. Le Général Coupez déclare alors à Adrien Gallet :
« Mes pompiers portent sur la tête un casque étincelant. Il faut donc que ce casque-là brille.» (Général Coupez)
Article Allo18-lemag : le colonel Legendre, père du casque F1
Article Allo18-lemag : la fabrication du casque F1
Un succès mondial
Actuellement, en France, c’est le modèle dit « F1 », mis au point en 1985 par la BSPP et la société Gallet, qui est en service. Néanmoins, on peut observer que plusieurs entreprises souhaitent conquérir ce marché français comme Rosenbaeur qui propose un casque plus léger et qui reprend les principaux codes et caractéristiques du F1. Constitué d’une calotte, d’une coiffe, de jugulaires et d’un écran facial amovible, il est de couleur dorée et argentée. Un écran oculaire mobile offre également une protection des yeux. Ayant fait l’objet de nombreuses évolutions, il peut accueillir plusieurs accessoires, comme des lampes ou des caméras. Il conserve néanmoins un aspect historique car sa calotte adopte une crête rappelant la forme des casques à haut cimier.
Tradition militaire et évolution
A la BSPP, sa remise aux nouvelles recrues fait l’objet d’une cérémonie marquant la fin de leur formation. Très fier de celui-ci, chaque personnel en prend jalousement soin. Son utilisation s’est généralisée à l’ensemble du territoire et certains SDIS utilisent même des casques de couleurs pour différencier les grades ou les fonctions. Enfin, de nombreux pays l’ont adopté. Parallèlement le casque F1 trouve avec le temps ses limites d’emploi et un casque modèle F2 est développé. Conçu pour la lutte contre les feux de forêts car plus léger et mieux ventilé, il équipe également de nombreuses unités spécialisées. La règlementation des équipements de protection individuelle (EPI) s’étant accrue, la tendance veut qu’on ne parle plus de casque mais d’équipement de tête.
Une coiffe pleine de symboles
Le laurier est le symbole d’Apollon. Chez les Grecs et les Romains anciens, l’usage était établi de couronner de laurier les poètes et les vainqueurs ; l’arbuste représentant à la fois l’immortalité acquise par la victoire. Le laurier est également un symbole de paix et d’immortalité.
Le chêne, quant à lui, est un symbole de force, de sagesse, de générosité, de puissance, de longévité, de fidélité. Symbole de justice, notamment en France car le roi Saint-Louis rendait justice sous un chêne majestueux. Symbole de fidélité, ses noces se célèbrent après 80 ans de mariage dans le folklore français. Arbre sacré chez les Romains, les Celtes et les Germains, le chêne symbolise la virilité, la force, l’endurance et la longévité.
Principales caractéristiques
Il est constitué d’une calotte thermoplastique, d’une coiffe, de jugulaires et d’un écran facial escamotable dans la calotte. Transparent ou doré, ce dernier offre une bonne protection contre la lumière et le rayonnement. Un écran oculaire – amovible lui aussi – peut offrir une protection des yeux contre les éclats et les débris. Un bavolet, optionnel mais très utilisé, protège la nuque du rayonnement et des éclats. Initialement revêtu d’une couche de nickel – controversée à cause de ses propriétés conductrices – le casque est désormais aussi disponible peint ou photo-luminescent. Suivant les modèles, son poids se situe entre 1 200 et 1 400 grammes. En octobre 1997, l’Europe instaure la norme EN 443. Pour satisfaire à cette nouvelle norme, deux ans d’études seront nécessaires, permettant d’aboutir aux nouveaux casques F1 : les F1S et F1E.
L’évolution, le casque F1 XF
Produit par MSA Gallet qui l’a développé pendant quatre ans grâce à une équipe de trente personnes, il a été présenté en octobre 2013 au 120ème congrès national des sapeurs-pompiers de France.
Développé en collaboration avec des pompiers du monde entier, le casque Gallet F1 XF définit les nouveaux standards en matière de casques de lutte contre les feux de structure, Il s’inscrit dans une nouvelle dimension de protection, d’intégration des fonctionnalités, de confort d’utilisation et de modularité.
Sources et crédits : MSA (dont photo illustration) / Le Jargon du Pompier (Editions Carlo Zaglia) / SFM / Rescue18 / BSPP / Ebay