Afin d’augmenter la sécurité des personnels, il est important d’identifier, dès la reconnaissance, l’emplacement des itinéraires de repli et de secours. Rescue18 explique.
NDLR : cet article ne traitera que des itinéraires et tire essentiellement ses sources dans le GTO « sauvegarde opérationnelle ». Il s’agit d’une synthèse et ne remplace pas les documents officiels. Nous proposons d’autres articles qui traitent du TASSS.
Généralités
L’évacuation d’une structure en urgence peut s’avérer complexe. Pour garantir la sécurité des personnes, il est essentiel d’identifier, dès la phase de reconnaissance, les itinéraires de repli ainsi que les itinéraires de secours.
En 2003, le GNR Explosion de fumées – Embrasement généralisé éclair faisait déjà état de la règle concernant ces deux types d’itinéraires. Malheureusement, cette règle n’est pas toujours appliquée au quotidien sur le terrain, bien qu’elle soit primordiale. Elle a été reprise dans le cadre du rapport Pourny et figure également dans le GNR qui traite de « l’utilisation des lances à eau à main ».
Enfin, en mars 2024, la DGSCGC a publié le GTO « sauvegarde opérationnelle » qui traite en profondeur ces sujets et offre des outils et une réflexion de qualité.
Définitions
Ces itinéraires sont définis comme suit selon le GTO :
Quels sont les objectifs de ces itinéraires et en quoi sont-ils si importants ?
L’objectif principal est bien entendu la sécurité et de permettre aux intervenants d’évacuer en urgence en cas de nécessité. On distingue :
- Itinéraire de repli :
- Il s’agit du trajet emprunté par un binôme lors de sa progression,
- En cas d’embrasement généralisé éclair imminent, ce chemin permet aux intervenants d’évacuer rapidement,
- Cependant, il peut arriver que l’itinéraire de repli ne soit plus praticable,
- Pour faciliter sa mémorisation, on peut positionner un projecteur orienté vers le haut au point de sortie ou utiliser des dispositifs lumineux ou photoluminescents pour le baliser.
- Itinéraire de secours :
- Recherché lors de l’arrivée sur les lieux, cet itinéraire doit permettre l’évacuation si l’itinéraire de repli n’est plus accessible,
- Il doit faire l’objet d’un repérage extérieur et être préparé en amont.
Ces itinéraires sont vitaux pour la sécurité des intervenants en cas d’urgence. Ils permettent d’éviter des situations dangereuses et aléatoires lors de l’évacuation. Il est essentiel de les connaître et de les préparer soigneusement pour garantir une évacuation efficace.
Comment ?
Lors de la reconnaissance bâtimentaire et de l’analyse d’un incendie (lecture bâtimentaire et lecture du feu), le chef d’agrès a pour mission d’identifier des voies d’évacuation alternatives en plus de l’itinéraire de repli. Pour ce faire, le rapport Pourny et le GTO recommandent le doublement des accès au moyen d’échelles aériennes ou portables, positionnées près des ouvrants. Il est également préconisé de placer des balises lumineuses.
L’échelle à coulisse ou l’échelle aérienne, prépositionnée, doit permettre une évacuation rapide du bâtiment en cas d’accident ou de changement soudain du comportement du feu. Le chef d’agrès doit identifier l’emplacement de ces échelles et transmettre cette information à ses équipes. La sécurité de tous dépend de cette préparation minutieuse.
Une fois cette décision prise, le chef d’agrès informe ses équipes afin qu’elles repèrent, lors de leur progression, les ouvertures stratégiques par lesquelles elles pourraient éventuellement évacuer. Cette méthode, éprouvée depuis de nombreuses années par certains pompiers (notamment anglo-saxons et USA), ne nécessite aucun investissement supplémentaire, car le matériel est déjà présent sur les lieux.
Sources : GDO-GTO DGSCGC / Section articles TASSS, FH, PMO de Rescue18 / Illustrations de Matthieu Robert à titre gracieux / YouTube / SDIS 27
Photo illustration : FireRescue1-Odessa Fire Company