Techniques de forcement et Halligan Tool pompiers

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Les progrès technologiques ont engendré d’importantes difficultés de pénétration pour les équipes de sapeurs-pompiers. Il a donc fallu nous adapter et désormais nous pouvons retrouver dans nos engins des outils de forcement ou d’effraction, comme le Halligan Tool, qui sont efficaces et conjuguent rapidité et sécurité. Quel choix tactique faire et quels outils faut-il mettre en œuvre ? Rescue18 explique…


Quels matériels de nos jours ?

Outre les matériels présents dans les FSR ou VSR qui permettent de mettre en œuvre des techniques spécifiques, les engins pompes et les moyens élévateurs aériens (MEA) se sont vus dotés, ces dernières années, de nombreux matériels permettant le forcement et l’effraction. On peut citer notamment :
– la tronçonneuse à disque thermique,
– le dispositif d’ouverture de porte (hydraulique ou air comprimé),
– le Halligan Tool et sa hache (ou merlin),
– le dispositif brise vitre type fléau strike.

Il est donc nécessaire pour le COS, ou le chef d’agrès, d’effectuer une lecture bâtimentaire et de donner les bonnes consignes pour l’emport et l’utilisation des matériels adéquats afin de réaliser la mission dans les meilleures conditions.


Des techniques multiples


Le Halligan Tool

Un peu d’histoire…

Le Halligan Tool a été créé par Hugh Halligan, Batallion Chief au FDNY en 1946. Il est issu de la fusion entre deux outils, le Claw Tool et le Kelly Tool. À l’origine de ces outils, un feu dans une banque new-yorkaise après un cambriolage. Les pompiers ont remarqué que les voleurs avaient forcé le coffre avec un outil qu’ils avaient laissé sur place. Si cet outil a pu ouvrir un coffre-fort, il pourrait ouvrir n’importe quelles portes ! Ils ont donc conservé l’outil et ont commencé à faire du forcement opérationnel avec.

Hugh Halligan a amélioré l’outil pour fournir trois fonctions sur un même manche : le pointeau, l’herminette et la fourche. Il ne put vendre son outil au FDNY pour cause de conflit d’intérêts. Son outil fut largement commercialisé dans les autres Fire Department avant d’être enfin adopté par le FDNY. Il est aujourd’hui présent dans le monde entier et sa forme la plus diffusée est le modèle de 76 cm.

Hugh Halligan
Hugh Halligan – 1948

Description

Il se compose de plusieurs outils à chaque extrémité. La première prend la forme d’une lame biseautée, l’herminette, qui peut être insérée dans une ouverture pour profiter de son effet de levier. A l’angle droit se trouve un poinçon, le pointeau, qui sert à la fois de levier pour la première semelle et permet de démonter en toute sécurité les serrures de porte, d’arracher des cadenas, de casser des vitres ou encore de soulever des plaques d’égout. L’utilité de ces deux éléments sera renforcée par la présence d’un coin de frappe, pouvant être frappé avec une tête de hache à tête plate. À l’autre extrémité, une fourche incurvée vous permet de contourner les ouvertures, de glisser entre les poteaux et les portes et de retirer les charnières et même les cadenas.

Au fil du temps, les utilisateurs ont fait de l’outil Halligan un outil extrêmement polyvalent et précieux pour la reconnaissance dans les environnements enfumés. De plus, il permet de limiter l’utilisation des grandes pinces, OFD, gaffes, etc.

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De la méthode, des techniques et savoir observer…

Pour forcer une porte, quelques règles peuvent accroître l’efficacité de l’opération tout en évitant les écueils majeurs, gagnant ainsi en rapidité, en efficacité et en sécurité. Avant d’agir, le pompier doit comprendre la structure et les caractéristiques de l’ouverture qu’il souhaite attaquer ainsi que la méthode pour y parvenir. On apprend à « lire » les portes en fonction de leur emplacement ou à identifier le type de serrure dont elles sont équipées.

Avant de commencer à forcer l’ouverture d’une porte, il est nécessaire de comprendre les bases des types d’ouverture de porte. Lors des visites, il est toujours intéressant de détailler les différents types de portes existantes ainsi que les différents systèmes de fermeture. Cet apprentissage nous permet d’évaluer rapidement de l’extérieur à quel type de porte nous avons affaire et également d’identifier le type de pêne ou de serrure utilisé. Une fois cela fait, il faut se signaler à l’éventuel occupant. Pour ce faire, il faut frapper fort sur le panneau sans s’arrêter à l’ouverture et crier fort. A la fin de la première étape, on vérifie si la porte est bien verrouillée.

Une fois que nous sommes capables d’identifier le type de porte, pêne ou serrure, nous commençons par attaquer la partie supérieure. Si vous travaillez sur un incendie, assurez vous d’être protégé en disposant d’un moyen en eau. Si la porte s’ouvre en poussant, il peut être utile d’attacher une sangle à la poignée de porte pour garder le contrôle lors de l’ouvrant. Lors du premier forcement, en partie haute, on vérifie les sorties pour d’éventuels gaz de combustion.

Lorsque l’outil est bien enfoncé, on exerce des poussées fermes en regardant l’outil travailler. Ceci permet de s’assurer que l’on n’est pas tombé sur un pêne. En effet, il ne faut jamais forcer au droit d’un point fort, mais toujours travailler 5 centimètres au-dessus ou en dessous. Lorsque l’on sent la porte prête à céder, il est essentiel de prévenir le binôme à la lance et se préparer à un changement aéraulique éventuel du comportement du feu. Reconnaître l’ouvrant conditionne l’ensemble de la manœuvre, il est en effet difficile de définir la bonne méthode si l’on ne sait pas à quoi on s’attaque.


Sources et crédits photos : Ronan Vinay SDIS 44 et SF / SDIS 49 + 67  / Dforcible / GDO-GTO / FireFrenchy / LAFD / JOG / Taillens

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