Les sapeurs-pompiers et la fête nationale du 14 juillet

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Si juillet est synonyme de vacances pour les écoliers, pour les sapeurs-pompiers il est surtout question de préparatifs intenses pour le défilé militaire sur les Champs- Élysées et le fameux bal du « quatorze-sept ».

Mais… au fait ! Que fête-t-on exactement le 14/07 ?


Notre fête nationale a été instituée par la loi Raspail du 6 juillet 1880. Elle commémore la prise de la Bastille du 14 juillet 1789, symbole de la fin de la monarchie absolue, mais également la fête de la Fédération du 14 juillet 1790, symbole de l’union de la Nation. Volontairement la loi n’indique pas quel événement est réellement fêté afin de contenter les partisans de chaque date et les différents courants de pensée de l’époque. La finalité étant de souder le peuple autour de nos valeurs républicaines à travers deux événements : un défilé militaire et des festivités populaires.

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Prise de la Bastille 14/07/1789 – source Wikipédia
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Fête de la Fédération 14/07/1790 – source Gallica
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Le drapeau du Régiment de sapeurs-pompiers de Paris décoré le 14/07/1902

Depuis 1880, notre corporation, représentée par le Régiment puis la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris, défile chaque 14 juillet. C’est d’ailleurs lors du premier défilé, à Longchamp, que le président Jules Grévy remit au Régiment son drapeau officiel, encore arboré de nos jours. Ce même drapeau sera décoré de la Légion d’honneur le 14 juillet 1902 par le président Émile Loubet. (voir article Légende Urbaine )

Depuis 2008, l’École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers (Ensosp) et le Bataillon des sapeurs-pompiers de France (BSPF) se sont vu attribuer un drapeau et prennent part au défilé à pied, se positionnant juste avant la BSPP. S’ils font partie, avec la Légion étrangère, des corps parmi les plus applaudis, cela nécessite un entraînement rigoureux.


Mais le « quatorze-sept » ce n’est pas que le défilé! Il y a le temps du bal.

Selon la légende, le 14 juillet 1937, les sapeurs-pompiers du centre de secours Montmartre (Paris 18e), de retour du défilé militaire, remontent la butte au pas cadencé. Une petite troupe de passants les suit et la bonne ambiance est de mise. Un certain sergent Cournet demande l’autorisation à sa hiérarchie d’ouvrir les portes de la caserne pour faire découvrir le lieu, d’habitude fermé au public. L’événement remporte un franc succès et il se répand aux casernes aux alentours avant de se propager à tout le pays. Ces premières manifestations donnèrent lieu à des démonstrations de gymnastique et autres feux de Bengale, puis rapidement des buvettes et de la musique égayèrent un peu plus l’événement. Seule la période de la Seconde Guerre mondiale fit s’interrompre ces festivités, mais depuis 1945 elles ont lieu tous les ans dans les casernes parisiennes.

Si cette tradition s’est parfois essoufflée en province, plusieurs villes comme Lyon ont perpétué l’événement et on note depuis quelques années un renouveau certain pour le bal. Des centres de secours comme Poissy (78), Lamorlaye-Chantilly (60), La Baule (44) et bien d’autres n’hésitent pas chaque année à faire du teasing sur les réseaux sociaux et organisent des bals qui rencontrent de beaux succès.

Le « quatorze-sept » est un moment intense de préparation pour les pompiers. Après le temps dévolu à la préparation opérationnelle, ils doivent se consacrer à l’organisation du bal : choix du thème, fabrication des stands et décorations. Chacun laisse libre cours à ses idées, son savoir-faire et son imagination pour recevoir la population dans les meilleures conditions et les faire rêver.

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Jour J !

13 juillet au soir en chambrée : derniers préparatifs pour les personnels qui défilent le lendemain. On astique casques et rangers, on vérifie une dernière fois les chemises et les breloques. Une certaine tension, mêlée d’euphorie, se fait sentir.

13 juillet au soir en caserne : dernières consignes et vérifications. Là aussi tout est impeccable ! Stands décorés, couleurs républicaines un peu partout, boissons au frais, l’équipe de garde toujours prête à décaler… et sans oublier nos pompiers célibataires aux chemises trop cintrées qui n’auront pas manqué de faire quelques pompes pour gonfler un peu plus les bras. Le souci du détail ! 13 juillet, 21 heures : les portes du bal s’ouvrent…

Bienvenue chez les pompiers, amusez-vous bien et n’oubliez pas de danser !

14 juillet, 4 heures : fin du bal. Alors que les derniers fêtards quittent les enceintes des centres de secours, c’est l’heure du réveil pour ceux qui défilent. Dans peu de temps, ils rejoindront la plus belle avenue du monde. Le stress monte, derniers réglages, la liesse populaire est un bruit de fond envahissant.

« Garde à vous ! » Les hommes sont immobiles et parfaitement alignés. Le claquement des sabots des chevaux majestueux de la garde républicaine se mêle à leur musique. Le cortège présidentiel passe doucement les troupes en revue. Le souffle est court, on bombe le torse, on relève la tête, nous représentons cette corporation de sauveteurs anonymes du quotidien. Seconde mise en place des troupes, les voilà face à la place de la Concorde qui se dessine au loin. Les acclamations se font entendre, la patrouille acrobatique des Alpha Jet survole les troupes et répand notre drapeau tricolore dans le ciel de France.

Début du défilé. Ça y est ! Les troupes s’élancent. Ils foulent enfin les Champs- Élysées. La clameur surprend et émeut à la fois… les applaudissements les portent, les… Stop !

Un quatorze-sept ne se raconte pas, il se vit !

Bonne fête nationale à tous !


Crédits photos et documentaire : Le Jargon du Pompier – dessins de Drakkar

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