Allo les pompiers ! CTA-CODIS quésaco ? – Partie 1

photo cta codis sdis 78

Tout sapeur-pompier, peu importe son ancienneté, a déjà prononcé ou entendu ces sigles au cours d’une garde ou lors d’une manoeuvre. Le CTA ou Centre de Traitement de l’Alerte et le CODIS ou Centre Opérationnel Départemental d’Incendie et de Secours sont des structures à l’importance primordiale au sein des Services Départementaux d’Incendie et de Secours.

Rescue18 vous propose une série d’articles pour mieux comprendre l’origine des CTA-CODIS, les différentes structures existantes sur notre territoire, leurs missions et les acteurs qui les composent.

Histoire

Naissance du 18

La circulaire INTE9100165C du 24 juillet 1991 définit  la création, l’organisation et le fonctionnement des Centres Opérationnels Départementaux d’Incendie et de Secours (CODIS) et des Centres de Traitement de l’Alerte (CTA) par le Ministre de l’Intérieur de l’époque, Monsieur  Philippe Marchand.

Mais il existait  les prémices d’un CTA, déjà bien avant cela,  au sein de la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris.

C’est à partir de 1930 que les parisiens peuvent composer le « 18 » pour alerter les sapeurs-pompiers. Toutefois, les sapeurs-pompiers recommandent alors de n’avoir recours au « 18 » qu’en cas d’ignorance du numéro d’appel de la caserne concernée, et cela pour éviter toute perte de temps.

En  effet, les appels parvenant sur le numéro à deux chiffres étaient traités par des opératrices du central téléphonique des postes, télégraphes et téléphones (PTT), avant de le transférer à une caserne de sapeurs-pompiers, laquelle n’était pas forcément celle du secteur intéressé

tours 1956 telephone
Crédit photo : Robert Langereux

#LeSaviezVous : le Ronfleur

« Les sapeurs-pompiers de Paris ne possèdent pas de bips contrairement à leurs camarades des autres départements. Ainsi l’alerte qui annonce un départ des secours est donnée par un avertisseur mural bruyant dont la première séquence sonore est appelée ronfleur ; elle est ensuite suivie d’un certain nombre de codes sonneries qui correspondent à un engin ou un groupe d’engins. Il est fort probable que le terme de ronfleur soit issu des consignes des avertisseurs sonores type Digeon que l’on retrouvait un peu partout dans Paris. Reposant sur une colonne métallique, l’avertisseur était enfermé dans une boîte en fonte rouge. Après avoir brisé une petite glace, la porte s’ouvre et laisse apparaître un téléphone et les consignes à appliquer. Une double sonnerie d’alarme se trouve en même temps déclenchée. L’une très forte, l’ « averto », en vue d’attirer les passants et éviter les fausses alertes. L’autre au poste de secours le plus proche pour avertir les pompiers. Une fois les informations obtenues par le requérant, le pompier actionne un mécanisme spécial qui déclenche une sorte de ronflement pour confirmer le départ des secours. »

Source : Le Jargon du Pompier

avertisseur incendie vue ensemble
Crédit photo : Brèves d’histoire

Création du CCOT

En 1972, quarante ans après la mise en service du « 18 » dans la capitale, la réception est enfin centralisée grâce à la création du Centre de Coordination des Opérations et des Transmissions (CCOT), au sein de l’état-major des sapeurs-pompiers parisiens.

En 1981, l’arrivée de l’informatique à la Brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris donne réellement au « 18 » toute son efficacité dans la procédure du déclenchement de l’alerte. Les logiciels utilisés se nomment successivement « SYCORA » puis « SYNTIA ».

En France, l’alerte des pompiers s’est construite autour d’une histoire principalement communale avec des diversités et des inégalités flagrantes selon les territoires.

Au fil des ans, l’usage du téléphone se développe. Mais si, dans les grandes villes, l’appel au 18 relie directement le requérant à la caserne, dans les petites bourgades, c’est à la mairie, chez le chef des pompiers ou encore à la Gendarmerie, qu’aboutit l’appel au 18.

L’alarme longtemps répercutée en actionnant les sirènes était efficace pour gérer les interventions courantes, mais inopérante pour les opérations importantes.

et des CTA/CODIS

En 1988, les CODIS et les CTA sont prescrits pour être généralisés dans l’ensemble des départements. L’ article 32 du décret du 6 mai 1988 relatif à l’organisation générale de services d’incendie et de secours impose la création d’un CODIS dans chaque SDIS.


Décret n°88-623 du 6 mai 1988 relatif à l’organisation générale des services d’incendie et de secours

La circulaire ministérielle du 24 juillet 1991 relative à la création, à l’organisation et au fonctionnement des CTA et des CODIS va mieux définir les choses

Véritable texte fondateur de ces structures de traitement des appels et de la gestion des opérations, ce document pose les bases du traitement de l’alerte et de la coordination opérationnelle, en tenant compte d’une analyse de l’activité des premiers centres d’alerte et de coordination opérationnelle existant à sa parution.


Circulaire du Ministre de l’Intérieur du 24 juillet 1991 : création, organisation et fonctionnement des CODIS et des CTA


cta codis 1991 sdis 32
Crédit photo : Sdis 32

Modernisation des SIS et référentiel SIC

La circulaire ministérielle du 24 juillet 1991 fait partie des éléments qui préfigurent la modernisation des SIS qui conduira, cinq ans plus tard, à la loi dite de « départementalisation n°96-369 du 3 mai 1996″ relative aux services d’incendie et de secours.

Toutes ces lois sont reprises dans le Code Général des Collectivités Territoriales, L 1424.

Il faut attendre 2016 pour avoir un nouveau texte attingent au CTA CODIS avec le référentiel des Systèmes d’Information et de Communication, dit « Référentiel SIC ».

Fixé par l’arrêté du 13 décembre 2016 relatif à la formation aux Systèmes d’Information et de Communication, il définit de nouvelles appellations des intervenants en CTA-CODIS et leurs rôles, à savoir :

  • L’opérateur de salle opérationnelle pouvant assurer 2 fonctions: OTAU (Opérateur de Traitement des Appels d’Urgence) et/ou OCO(Opérateur de Coordination Opérationnelle);
  • Le chef et l’adjoint au chef de salle opérationnelle.


Loi dite de « départementalisation n°96-369 du 3 mai 1996 »

Bien qu’abrogé en 2019 par l’arrêté du 22 août 2019 relatif aux formations des sapeurs-pompiers professionnels et volontaires, les 3 référentiels de compétence, formation et certification sont maintenus. Il faut noter que la parution de ce nouveau référentiel en 2016 n’a pas engendré de toilettage de la circulaire de 1991 sur les CTA CODIS, qui reste à ce jour le texte de référence de l’organisation et du fonctionnement des CTA-CODIS en France.


Arrêté du 22 août 2019 relatif aux formations des sapeurs-pompiers professionnels et volontaires


Le Guide de Techniques Opérationnelles portant sur les sauvetages et mises en sécurité de novembre 2020, vient formaliser et expliciter  des pratiques courantes existantes en Centre de Traitement de l’Alerte, portant  sur les notions de sauvetage et mises en sécurité  tant en matière de SUAP que de secours routiers ou dincendie  lors du traitement des appels d’urgence. 

Une détresse vitale ou tout besoin de sauvetage et de mise en sécurité, doivent être perçus dans la mesure du possible au moment de l’alerte. Ainsi, l’opérateur doit comprendre la problématique par le biais du requérant et guider ce dernier pour réaliser des gestes souvent nouveaux et difficiles pour lui.

Le contact doit rester permanent pour guider le requérant dans ces gestes. Le maintien de l’échange avec l’opérateur est nécessaire au moins jusqu’à l’arrivée des primo-intervenants. Au même titre que les gestes de terrain, ces capacités sont à travailler très régulièrement, tout comme la capacité à rassurer le requérant.

Le citoyen est ainsi placé en tant que premier maillon de la chaîne des secours assurant ainsi, au maximum, la résilience de la population face aux dangers et risques du quotidien. 

gto sauvetage et mise en secuite
GTO Sauvetages et mises en sécurité

Photo d’illustration 

Crédit photo : www.yvelines-info.fr

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