Un relais touristique avant tout…
Rescue18 s’efforce d’être l’ambassadeur de toutes les richesses du monde des sapeurs-pompiers et des secours. N’hésitant pas à vous faire voyager là où se trouvent certaines pépites, comme dans ce petit coin de France.
Vous connaissez forcément cette région coincée entre les eaux bleues et cristallines de la Méditerranée. Accrochée au bout de la chaine des Pyrénées, dominée par un monstre rocheux aux pentes abruptes, le Canigou, la montagne sacrée des Catalans. Baignée, plus de 200 jours par an par le soleil et battue par la Tramontane, ce vent du nord qui rend la garrigue bien sèche. Les Pyrénées Orientales, recèlent mille et un secrets, et de quoi assouvir toutes les passions.
Le sapeur-pompier amoureux d’histoire et de patrimoine ne peut donc pas éviter le village fortifié de Villefranche de Conflent, au fond de la vallée de la Têt, entre Perpignan et les stations de ski des Angles ou de Font Romeu / Pyrénées 2000.
Ce village fortifié, dominé par un fortin, le Fort LIBERIA, fait partie des douze sites Vauban du territoire, classés « patrimoine mondial » de l’Unesco. En effet, le maitre de l’architecture militaire a laissé ici son empreinte, qui se marie de façon surprenante dans les décors majestueux de cette vallée, desservie par un petit train jaune qui fait la fierté de toute la Cerdagne.
Le long des remparts, près de l’entrée principale du village, sur une placette ombragée, il y a un endroit magique pour le sapeur-pompier de passage. Un petit endroit où notre héros du quotidien se sentira comme à la maison, ou plutôt, comme à la caserne : Le Bar du CANIGOU…
Un Bar de Pomplards…
Ce n’est pas un bar classique, un rade au zinc usé par les coudes des amateurs de déviances éthyliques, mais bien autre chose. C’est à la fois un musée du sapeur-pompier, une auberge, un bistro de Pays, un salon de thé, un relais gastronomique, et surtout, un point d’informations touristique.
Ici, se croisent les gens du Pays et les gens de passage. Les discutions sont riches et intéressées pour apprendre les uns des autres. Parfois agrémentées par quelques notes de musique d’un artiste local. Toujours bon enfant, l’ambiance est chaleureuse, dans ce commerce ouvert toute l’année, et qui conserve pour les habitants d’ici un véritable lien social.
La singularité du lieu n’est pas le fruit du hasard, c’est le fruit du travail d’un homme connu ici comme le loup blanc. Joël Méné est un enfant du Pays, un Catalan, un vrai, et il le revendique avec le verbe haut et l’accent si chantant des gens qui vivent ici.
La vie est rude sur les contreforts du Canigou, et les mains rugueuses de Joël trahissent la vaillance du personnage. Joël est avant tout un sapeur-pompier, chef du centre de secours de Vernet-les-Bains. Il a une carrière riche et une vie entièrement consacrée au service des autres, en particulier la défense du patrimoine architectural de son village.
Quand on entre, c’est le jaune et le rouge du club de Rugby de Perpignan (USAP) qui dominent. Normal, l’esprit de ce sport est ancré dans la famille, avec Didier Méné, le frère de Joël, célèbre arbitre international. Ensuite c’est le monde du « trop », c’est cela Joël, Monsieur « Trop »…
Il ne jette rien, expose tout, et trouvera toujours une place pour chaque personne qui passe ici et qui laisse tantôt un fanion, tantôt un patch ou une pucelle. Des casques en file indienne côtoient des lances et des objets venus de tous les coins de France et même de plus loin. Une place dans son cœur aussi, parce que Joël, tout le monde vous le dit ici, c’est la gentillesse incarnée, il donnera sa chemise pour les autres. Et puis, si l’envie vous prend de parler de son village, de son Fort Liberia, des us et coutumes catalanes, vous tomberez dans un puit de science et de passion.
Le lieu et le personnage attisent tellement la curiosité que les médias n’hésitent pas à solliciter Joël pour parler au mieux de la magie de ce village. Le magazine «Des racines et des Ailes», les articles dans les journaux locaux, même la célèbre radio nationale RTL sont venus s’intéresser à Villefranche-de -Conflent.
Joël Méne, un personnage, une vie, la passion…
Joël Méné a débuté son engagement de sapeur-pompier par un service militaire long (24 mois), à l’UIISC7 Brignoles, dans le contingent 89/04 où il a terminé comme « sergent VSL ». C’est lors de ce service qu’il vit son premier baptême du feu, participant au GOLFF CORSE 1989 et 1990. Deux grosses années de feux de forêts.
En août 1990, il est gravement brûlé au visage, malgré sa cagoule de feu, sur l’incendie de la Testa Ventilègne en Corse-du-Sud, à bord de son CCF, un vieil ACMAT, qui trône depuis comme « pot de fleur » devant l’entrée du Camp Couderc à Brignoles. Il a eu l’immense honneur d’être reçu, en mai 1990, à l’Elysée, avec d’autres délégations, suite à la campagne FdF de 1989, et d’être présenté au Président François Mitterrand, comme un appelé du contingent, servant dans la Sécurité Civile.
A l’issue de son service militaire, il regagne son pays Catalan et Joël s’engage comme sapeur-pompier volontaire au CPI Ria-Sirach, où il sera nommé sergent et il y occupera la fonction de chef de centre. Il choisit ensuite de se rapprocher du « Canigou », au CiS Vernet-les-Bains, en tant qu’adjoint au chef de centre. En 2013, le DDSIS du SDIS 66 le nomme chef de centre de Vernet, poste qu’il occupe toujours, en qualité de lieutenant.
En parallèle d’une implication importante pour son centre de secours, Joël est aussi co-gérant du Fort Libéria et gérant du bar « Le Canigou ». Bref, une vie engagée et de passion….