Le système eCall est un système d’appel d’urgence automatique mis en place afin d’améliorer la sécurité des usagers sur les routes européennes.
L’eCall est un système d’appel d’urgence automatique connecté aux numéros d’urgence nationaux qui, grâce à la technologie GPS, localise votre véhicule lorsqu’il est impliqué dans un accident. Il envoie automatiquement un message d’alerte aux services d’urgence, via une plateforme, qui peuvent alors se rendre rapidement sur le lieu de l’accident et entrer en contact avec l’usager du système.
Le 28 avril 2015, le Parlement Européen a rendu obligatoire l’équipement par les constructeurs de tous les nouveaux modèles de véhicules avec le système eCall. La mesure est entrée en application à partir du 31 mars 2018, mais l’ensemble du parc ne sera équipé qu’en 2035.
La mise en application de l’eCall reste sujette à polémique : le dispositif de géolocalisation, de communication vocale et d’identification qu’il comporte constitue un danger pour les libertés ; en cas de détournement de cette technologie, il pourrait permettre de suivre les déplacements de la population en temps réel, d’enregistrer à distance les conversations de l’habitacle ou de constituer un moyen de contrôle routier. (RGPD)
La législation actuelle apporte cependant des garanties théoriques à ce niveau.
Principes de fonctionnement
Lorsque les capteurs du véhicule détectent un accident, par exemple quand un coussin gonflable de sécurité (Airbag) est déclenché, le système eCall d’un véhicule active sa carte SIM et lance un appel à destination du centre d’appel d’urgence par l’intermédiaire du 112. En cas de non-déclenchement du système, ou si les occupants d’un véhicule assistent à un accident sans pour autant y être impliqués, l’eCall peut être activé manuellement.
Une communication vocale s’établit alors automatiquement entre l’opérateur du centre d’appel d’urgence et le véhicule, afin que les passagers puissent donner des détails sur la situation s’ils ont la capacité de le faire.
Dans le même temps, l’opérateur du centre d’appel d’urgence reçoit un ensemble de données , qui inclut la localisation de l’accident , le type du véhicule et de manière optionnelle les données du système de bord. Il sait également si l’eCall a été déclenché automatiquement ou manuellement.
En fonction des informations récoltées, l’opérateur du centre d’appel d’urgence déploie les moyens adaptés pour faire face à la situation.
Le système étant prévu pour fonctionner dans tous les pays de l’Union Européenne – hors zone blanche – il a été soumis aux discussions de nombreux groupes de travail de normalisation pour aboutir à l’adoption de protocoles de communications standards.
Il est également prévu que les opérateurs des centres d’appel d’urgence soient capables de travailler dans plusieurs langues étrangères.
Différentes solutions privées sont aujourd’hui proposées en option par des constructeurs automobiles. Certains services intègrent une fonction internationale qui n’est par contre pas accessible dans tous les pays de l’Union Européenne. Des projets de recherche se penchent sur l’adaptation de l’eCall aux deux-roues motorisés.
Centre d’appel
On distingue deux catégories de centres d’appel : les PSAP et les TPSP.
Un appel d’urgence est traditionnellement acheminé dans la région de l’appelant par le réseau téléphonique vers le centre de réception des appels d’urgence (Public Safety Answering Point)) le plus approprié. Ce centre de réponse public répond à l’appel, évalue la situation et dispatche l’assistance d’urgence appropriée si nécessaire. Pompier, Police, Gendarmerie, Assurances….
Les appels d’urgence peuvent aussi être émis par un organisme pour le compte d’un tiers en tant que service. Ces organismes sont considérés comme des prestataire de services tiers (Third-Party Service Provider). L’utilisation de ce tiers ajoute un délai mais peut permettre de filtrer les appels.
Les voitures commercialisées sont soit configurées pour appeler directement le centre de réception des appels d’urgence (PSAP), soit pour appeler le prestataire de services tiers (TPSP) choisi au moment de la configuration, conformément à la réglementation qui permet ces deux fonctionnements.
Centre d’appel en France
En France, le centre d’appel est centralisé. Les autorités ont délégué pour une durée de sept années l’activité de plate-forme chargée de contacter les passagers du véhicule au Syndicat National des Sociétés d’Assistance, qui avait déjà l’expérience de gestion des services de SOS “privés” des constructeurs de type PSA. De ce fait, le coût du service est pris en charge par les assureurs et leurs filiales spécialisées dans l’assistance.
Ainsi, en France, le marché est en partie tenu par IMA et Mondial Assistance.
Pour assurer cette activité 24 heures sur 24, deux équipes de dix personnes ont été mises en place.
Le SNSA a pour objectif de répondre en 13 secondes et de décider de la nécessité de contacter les secours en 75 secondes. L’appel est réceptionné par une plateforme informatique et renvoie les appels vers des assistants humains qui servent de relais avec les services ad-hoc comme les secours ou les assistances des assurances.
Un avenir à consolider
L’eCall pourrait disparaître. En effet, la technologie du système eCall est basée sur l’utilisation des réseaux 2G et 3G via une carte SIM et en France, Orange, SFR et Bouygues Telecom ont prévu de fermer la 2G entre 2025 et 2026, et la 3G entre 2028 et 2029.
Dès 2022, un rapport de la Plateforme automobile (PFA) alertait sur l’avenir de l’eCall face à l’obsolescence de la 2G et 3G : “Le règlement européen sur l’eCall impose depuis mai 2018 la présence d’un système d’appel d’urgence ou eCall, tout d’abord sur les véhicules neufs, puis sur tout type de véhicules. Ce système est basé sur une technologie disponible sur les réseaux télécom 2G et 3G.“
Les opérateurs de télécom ont commencé à supprimer les réseaux 2G et 3G un peu partout dans le monde pour récupérer les fréquences et utiliser des réseaux 4G puis 5G beaucoup plus efficaces à la place.
“De ce fait il y a un risque fort de détérioration de la couverture eCall à court terme, puis de disparition de ce service à moyen terme“, évoquant l’échéance possible de 2030. Or à cette date, “il restera encore des millions de véhicules en Europe équipés de cette seule solution technologique“, souligne le document de la PFA.
Plusieurs scénarios sont envisagés pour assurer la continuité de service à laquelle les États membres de la communauté européenne sont tenus de répondre de par ce règlement. Parmi eux, prolonger la durée de vie d’un réseau 2G ou 3G par pays jusqu’à une date où le parc de véhicules restant sera suffisamment faible. L’horizon 2035 est avancé dans le rapport.
Du côté du traitement de l’alerte CTA
Comme nous avons pu déjà l’évoquer et comme vous l’avez lu dans l’article “L’intervention commence au décroché“, la gestion du temps est très souvent cruciale dans la conduite des appels de secours, afin de garantir un traitement de l’appel d’urgence efficient et un engagement de moyens adaptés selon la situation rencontrée. Ainsi, le système eCall apporte une réelle plus value pour l’OTAU, afin de déterminer la localisation le plus précise possible selon la nature de l’accident ou incident, ainsi que le nombre et l’état des potentielles victimes.
Outre, la localisation, le type de véhicule et le déclenchement des airbags, le système eCall offre également la possibilité pour l’OTAU de pouvoir entrer en contact directement avec les victimes se trouvant encore à bord du véhicule. Ainsi, il pourra conjointement à l’engagement des secours, questionner la ou les victimes afin d’affiner, du mieux possible, les moyens engagés et ainsi répondre de façon efficiente à la demande de secours.
Un texte, publié en février, oblige les constructeurs automobiles à intégrer ce nouveau dispositif NG d’eCall sur la base du volontariat à partir de 2025. Il sera obligatoire dans les nouveaux véhicules au 1er janvier 2026, et sur tous les modèles produits à partir du 1er janvier 2027. D’ici là, les véhicules pourront continuer à être équipés d’un système appelé à être obsolète dans les mois à venir
10 millions de nouveaux véhicules dotés de l’eCall sont mis sur la route chaque année en Europe. Selon le Comité stratégique de filière (CSF), l’eCall aurait généré 6 800 appels en France en 2022.
https://pnrs.ensosp.fr/Plateformes/PNJ/Protections-civiles-europeenne-et-internationale/L-e-call : eCall, le SOS des véhicules