Historiquement un grade indique le statut hiérarchique d’un militaire. Cette hiérarchie s’est depuis répandue dans différents corps comme la police ou les sapeurs-pompiers. Au vu de la particularité du paysage de la Sécurité Civile française, composée de corps militaires et civils, RESCUE18 vous propose de décortiquer le sujet et de prendre un peu de galon…
Généralités
Les grades dans les Armées françaises répondent au statut général des militaires. Cependant des différences peuvent exister pour les appellations et insignes en fonction de l’arme ou service. C’est le cas pour la BSPP et le BMPM qui, bien que remplissant la même mission de sécurité civile, ont des grades différents.
En effet, la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris appartient à l’Arme du Génie de l’Armée de Terre, alors que le Bataillon de marins-pompiers de Marseille appartient à la Marine Nationale.
Quant aux sapeurs-pompiers territoriaux (SPP ou SPV), c’est en 1887 qu’un décret leur permet d’adopter la même tenue que le Régiment de sapeurs-pompiers de Paris (article histoire ici). Ainsi, l’ordre hiérarchique est quasiment identique à celui des militaires mais répond au cadre d’emploi de la fonction publique territoriale.
Cette hiérarchie a subi de nombreuses réformes et désormais c’est l’arrêté du 8 avril 2015 (modifié par l’Arrêté du 4 avril 2017) qui fixe les tenues, uniformes, équipements, insignes et attributs des sapeurs-pompiers. Il concerne les sapeurs-pompiers auxiliaires, volontaires et professionnels, ainsi que les présidents de conseils d’administration des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS). Les formations militaires ne sont pas concernées.
NDLR : L’article ne présentera pas les grades sous leur appellation féminine. Non pas par misogynie, RESCUE18 compte de nombreuses femmes dans ses rangs, mais plutôt par pragmatisme et simplification du sujet traité.
Néanmoins nous vous proposons les liens vers les documents officiels qui traitent de ces dispositions :
Sapeurs-pompiers des SDIS
Appellations – rangs – fonctions
- Sapeur
- Caporal
- Caporal-chef
Ils occupent les fonctions d’équipier ou dans certaines conditions de chef d’équipe.
- Sergent
- Sergent-chef ou « Chef »
- Mon Adjudant
- Mon Adjudant-chef
Ils occupent les fonctions de chef d’équipe, d’encadrement des engins ou de la garde.
- Chef d’agrès 1 équipe (CA1)
- Chef d’agrès tout engins (CATE)
- Sous-officier de garde (SOG) > Référentiel National SOG
Chez les sapeurs-pompiers territoriaux, les grades de sous-lieutenant et de major (catégorie des officiers) ont existé mais ont désormais disparu suite à différentes réformes.
- Mon Lieutenant (SPV)
- Mon Lieutenant (LT2C / LT1C / LTHC)
- Mon Capitaine
- Mon Commandant
- Mon Colonel
Ils occupent les emplois
Fonctionnels :
- chef de la garde,
- chef de service
- adjoint ou de chef d’un centre d’incendie et de secours (CS ou CSP),
- adjoint ou chef de groupement
- directeur départemental adjoint (DDA)
Opérationnels :
- chef de groupe
- chef de colonne
- chef de site
- Mon Colonel
- Monsieur le Contrôleur Général
- Monsieur l’Inspecteur Géneral
RAPPEL : l’appellation « Mon Général » est destinée aux officiers généraux des Armées.
Ils occupent les emplois :
- chef de division, pôle (en fonction de l’organisation du SDIS)
- directeur départemental adjoint (DDA)
- directeur départemental du service d’incendie et de secours (DDSIS)
– Le contrôleur général à « deux bûchers » occupe des fonctions de DDSIS ou peut être employé dans un autre poste (ministère, EMZ, etc…) ;
– Le contrôleur général à « trois bûchers » est investi de responsabilités particulières à l’Etat.
NOUVEAUTE/MODIFICATION
Depuis juillet 2022 le contrôleur général « trois buchers » investi de certaines missions se voir conféré l’appellation « d’Inspecteur Général ».
Les postes ouvrants droit sont :
– chef de l’inspection générale de la sécurité civile ;
– sous-directeur en administration centrale ;
– adjoint au chef de l’inspection générale de la sécurité civile ;
– adjoint à un sous-directeur en administration centrale ;
– chef de l’état-major de la sécurité civile ;
– chef d’état-major interministériel de zone de défense et de sécurité en métropole ;
– conseiller pour les emplois supérieurs de direction de la sécurité civile ;
– inspecteur général en service extraordinaire à l’inspection générale de l’administration ;
– directeur de l’Ecole nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers.
Le directeur général (ou préfet) de la DGSCGC se voit attribuer un galon à « cinq bûchers » et le directeur des sapeurs-pompiers un galon à « quatre bûchers ». Ils disposent également d’une tenue codifiée.
Ci-dessous les liens vers les arrêtés :
Tenue du directeur général de la DGSCGC
Tenue du directeur des sapeurs-pompiers
Le « Mon » est le diminutif de « Monsieur ». Il ne s’applique donc pas aux personnels féminins.
« Mon » est employé à partir du grade d’Adjudant jusqu’au grade de Général.
Exceptions : on n’emploie pas « Mon » pour un major ni pour les personnels de la Marine.
Service de Santé et Spécialistes
Pour consulter les grades du Service de Santé des Armées (BSPP, BMPM, FORMISC, etc) > LIEN ICI
Jeunes Sapeurs-Pompiers
Brigade de sapeurs-pompiers de Paris
Bataillon de marins-pompiers de Marseille
Chez les marins, les équivalents des sous-officiers sont qualifiés « d’officiers mariniers ». On appelle « Commandant » un commandant d’unité (entendre par là : capitaine d’un navire/vaisseau), quel que soit son grade.
Parlons Pomplard….
Les grades et appellations n’échappent pas à une forme de vulgarisation donnant lieu à un jargon particulier. Ce langage familier est propre à chaque Corps. Des ouvrages peuvent vous en apprendre plus à ce sujet.
LIEN ICI
Sources et crédits photos: Wikipédia / FNSPF / BSPP-BCOM / BMPM / FORMISC / Légifrance / DGSCGC / SIRPA Terre / SDIS 95